L'accueil

 

Après avoir été libérés, les déportés n’ont pas pu tout de suite regagner leur pays d’origine en raison de leur état de santé. La plupart du temps ils ont dû séjourner dans un hôpital proche des camps de concentration afin d’avoir les forces nécessaires pour entreprendre un retour dans leur pays.

Plusieurs associations ont accueilli les rescapés à leur retour des camps et les ont aidés à se réintégrer dans la société, comme la Croix Rouge, des associations juives françaises et américaines, la CCE (commission centrale de l’enfance), l’hôtel Lutétia et les maisons d’enfants qui ont hébergé les enfants rescapés et les orphelins de parents déportés. Vous trouverez une page de notre blog sur l’hôtel Lutétia et une sur les maisons d’enfants.

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Enfant rescapé de Buchenwald, dans un bus le conduisant à l’hôtel Lutetia, centre de rapatriement des déportés, avril 1945

 

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  Logo de la croix rouge

 

A travers les œuvres étudiées nous avons obtenu des informations sur quelques unes de ces organisations.

 

Ainsi dans  Le non de Klara , la narratrice, Angélika travaille bénévolement dans l’hôtel Lutétia pour accueillir les rescapés des camps et les familles à la recherche de proches. En même temps, elle recherche sa belle sœur, Klara, qui a été déportée. Elle exprime son désespoir lorsqu’elle dit « tous les jours la déception au rendez-vous, tous les jours je repartais en me disant que je ne revenais pas » « mais chaque fois je revenais ».  Elle finit par la rencontrer à l’hôtel. A travers ce personnage, on se rend compte des difficultés auxquelles ont dû faire face les familles pour retrouver des survivants et de l’angoisse qu’elles ont éprouvée.

 Dans l’hôtel il règne une tension accentué par le côté administratif car on pose aux survivants des questions précises sur des lieux et sur des dates dont ils ne se souviennent pas.

 D’autre part il y a une impression de désordre dû au va et vient des gens.

 

 

C’est aussi ce que remarque la monitrice Marlène dans le film « La maison de Nina ». Elle dit « il y a beaucoup de monde…les gens ont l’air perdu et ne savent pas où chercher ». Elle  s’y rend régulièrement pour savoir si des proches des enfants de la maison les cherchent.

Malgré cet apparent désordre, de nombreux déportés ont pu retrouver leurs proches grâce à l’hôtel Lutétia.    

 

 

« La maison de Nina » est un exemple de ces maisons de l’espoir qui ont accueilli au début de jeunes juifs pour la plupart orphelins puis de jeunes rescapés des camps de concentration.  

Différentes activités (jeux, chansons, poésies, théâtre) sont créées pour les aider à surmonter leur traumatisme tout en leur donnant une éducation pour les préparer à un avenir.

 

nina qui accueil de jeunes déportés dans la maison de l'e

A côté de ces maisons de l’espoir, il existait des colonies où les enfants venaient pendant les vacances. A ce moment là ils côtoyaient d’autres enfants qui n’avaient pas perdu leurs parents.  

  

Dans le film « un monde presque paisible » les enfants d’Albert et sa femme rencontrent Georges, un jeune orphelin, avec lequel ils deviennent amis. Ainsi cela permet aux orphelins juifs d’oublier leurs différences.  

 

 Le roman Berg et Beck , nous présente un autre point de vue sur ces colonies car l’histoire est racontée à travers le regard du  personnage principal, Berg, qui devient moniteur dans une de ces colonies. Celui-ci exprime ses difficultés à gérer toutes les situations de peine et de mélancolie.

 

 Malheureusement, d'autres rescapés n'ont pas eu la chance de pouvoir trouver quelqu'un pour venir les chercher; les aider et les loger. C'est le cas de Sam Braun, revenant d'Auschwitz, dont les proches ont été gazés dès leur arrivée, il se retrouve dans un hôpital tchèque où il reste quelque temps. A Prague, la population est accueillante dès le début, elle donne aux déportés des bonbons, du pain...

 

En regagnant la France, le contraste entre l’accueil tchèque et l’accueil français  le surprend. Il rencontre « l’indifférence, le silence et la gène » du peuple français. Cette froideur lui inspire un sentiment de déception d'autant plus renforcé lorsqu’il est ensuite interrogé par un agent du gouvernement. Ce dernier souhaite avoir des informations sur le camp d’Auschwitz et savoir s’il n’était pas un collaborateur. Cet interrogatoire le met hors de lui. A ce moment-là il se sent comme « un singe en cage », comme si on se servait de lui, le mettant mal à l'aise.

 

 Dans son roman autobiographique Ces mots pour sépulture , Benjamin Orenstein insiste sur l’attention toute particulière que les infirmiers portaient aux rescapés. « Un infirmier allemand pour qui, il y a peu, je n’aurais été qu’un « schweinjude » m’avais même fait couler un bain très chaud ». Apres s’être complètement rétabli Benjamin Orenstein regagne la Suisse car ce pays, resté neutre pendant le conflit, avait accepté la charge de s’occuper des rescapés mineurs. Après leur total rétablissement chacun pourrait choisir un pays d’accueil dont il deviendrait citoyen.  Ces accords avaient été conclus entre le mouvement sioniste, la Croix Rouge et le gouvernement Suisse. Il raconte aussi que certains Juifs Polonais qui avaient voulu retourner en Pologne ont été tué par des Polonais qui leur avaient volé leurs biens.

 

Ainsi, l’accueil a été différent selon les personnes. Certains ont eu la chance de retrouver des proches qui les ont aidés à recommencer une vie nouvelle. D’autres, par contre, se sont retrouvés sans famille et pour eux l’appartenance à un groupe leur a permis de continuer et de ne pas être tenté par le suicide. Comme nous le raconte Orenstein dans son livre. 

 

 

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